WE GROW
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

WE GROW

Votre forum de discussion !
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

 

 Les péchés des ancêtres

Aller en bas 
3 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
megamomo
Admin ~ a little sadistic
Admin ~ a little sadistic
megamomo


Féminin
Nombre de messages : 2046
Age : 30
Passion(s) : : Manga, Japon, embêter les gens, écriture et rp
Humeur ? : Fatigué, heureusement que les calendriers permettent de compter les jours ...
Date d'inscription : 06/06/2006

Feuille de membre
Ton humeur aujourd'hui:

Les péchés des ancêtres - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les péchés des ancêtres   Les péchés des ancêtres - Page 2 I_icon_minitimeJeu 28 Aoû - 11:15

Mû ... j'ai terminé. Après Rhinocéros (de Ionesco) auquel je n'ai rien compris (ils parlent tous en même temps !) ça m'a fait du bien de lire une histoire plus normal ^^ Alors mon avis ... j'ai bien aimé ^^ L'histoire du meurtre vaudou me captive et j'ai envie d'être sur le terrain pour enquêter ... j'adore les histoires de meurtre (sauf dans la vraie vie -_-") alors j'ai été conquis ^^
Revenir en haut Aller en bas
http://rumiko-takahashi.webnode.com
Invité
Invité
Anonymous



Les péchés des ancêtres - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les péchés des ancêtres   Les péchés des ancêtres - Page 2 I_icon_minitimeJeu 28 Aoû - 17:55

super ton histoire ! sauf que tu devrais faire plus de descriptions sur les personnages et sur les blessures des cadavres !
voila si ça peut d'aider !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Les péchés des ancêtres - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les péchés des ancêtres   Les péchés des ancêtres - Page 2 I_icon_minitimeMar 2 Sep - 12:43

Y a pas de blessures à décrire pour les cadavres, ils ont 'juste' eu le coeur arraché...

Chapitre 6 : Une minute au musée

A nouveau, en faisant route vers le lac Pontchartrain, Gabriel se laissa distraire par une enseigne. Et pour cause : il s'agissait du Musée d'Histoire Vaudou ! Tout un programme...L'écrivain gara sa moto devant le musée, et entra. Le musée rappelait un peu sa librairie à Gabriel, parce que tout s'entassait, comme si le propriétaire n'avait pas assez de place pour mettre toutes ses oeuvres d'art. Et aussi parce qu'il n'y avait que deux êtres vivants à l'exception de l'écrivain malchanceux : une jeune femme d'apparence ordonnée et méticuleuse, semblable à une version africaine de Grace, et un énorme serpent lové dans une cage en verre trop petite pour lui, juste en dessous d'une lampe.
_Bonjour, dit la dame. Vous pouvez regardez ce que vous voulez, mais ne touchez à rien, s'il vous plaît.
_D'accord...Auriez-vous quelques minutes à m'accorder ? demanda poliment Gabriel. Je suis actuellement en train de faire quelques recherches sur le Vaudou, et je me demandais si...
_Si vous avez des questions sur le Vaudou, vous devriez revenir demain pour parler au Docteur John, le propriétaire du musée. Il vous renseignera bien mieux que moi.
_Vraiment ? Dans ce cas...au revoir, et merci.
Le jeune homme prit la poudre d'escampette et remonta sur sa moto.
Super. J'ai enfin trouvé quelqu'un qui pourrait m'éclairer un peu...
Évidemment, si les meurtres étaient bien le fait de vrais Vaudouistes, ce fameux Docteur John pouvait tout à fait être l'un d'eux. Après tout, il avait tout un tas d'objets Vaudous, dont, sans doute (Gabriel n'avait pas pris le temps de vérifier), des armes rituelles. Et il avait un serpent à qui pouvait appartenir l'écaille du Lac Pontchartrain. Cette hypothèse n'était pas à négliger, mais en même temps, c'était trop facile. Si John était vraiment l'un des meurtriers, alors il n'exposerait pas les armes des crimes à ses visiteurs...Ou le faisait-il justement pour ne pas éveiller de soupçons ?
Inutile de commencer à penser à ça, se récria Gabriel. Pour le moment, je vais laisser la police faire son boulot. Bon, avec un détective comme Mosley, ils ont bien peu de chance de pouvoir coffrer un jour les vrais assassins, mais on ne sait jamais.
Il tenta de déposer ces pensées tordues sur le trottoir, comme il l'avait fait pour le cabri sans cor'. Même s'il ne battait pas des records de vitesse avec sa vieille moto, qui, à ses heures de gloire, pouvait encore ressembler à une Harley Davisson (car c'en était une, usée par le temps), il parvint à arriver jusqu'à Lakeshore Drive sans que les pensées, furieuses de s'être fait jeter alors qu'elles roulaient à 30 miles à l'heure (45km/h) avec celui qui les avait conçues, ne le rattrapent et ne le hantent pendant plusieurs jours. C'était arrivé plusieurs fois à Gabriel, et ça n'avait rien d'agréable.
Néanmoins, pensées sombres ou pas, il réussit à retrouver l’endroit en moins d’une heure, à remplir son petit sac d’argile, et à mettre l’écaille (provenant sans doute d’un serpent) dans l’ex-boîte de bonbons pour la gorge. Avant de refermer la boîte et de reprendre la route pour aller continuer sa pêche aux indices, il observa l'écaille. Elle avait un côté vert, et l'autre était blanc et légèrement scintillant à la lumière. Comme Gabriel n'avait jamais vu de serpent briller comme le faisait l'écaille, il en conclut que le dessus était la partie verte et qu'il avait sous les yeux le dessous de l'écaille. Puis, ne trouvant rien à faire (à part aller au cimetière de st-Louis, mais il s'était promis de le faire le lendemain en premier lieu), il décida de revenir à la librairie pour rafistoler quelques livres. Sa route passait par le 55 rue Conti, autrement dit le commissariet, et il ne put résister à l'envie d'y faire un tour, au moins pour voir si Mosley était là...
Mais tout d'abord, il fallait faire affaire avec le sergent qui collait parfaitement à son rôle de chien de garde (il avait la tête d'un pit-bull, et le corps obèse de quelqu'un qui a passé plusieurs dizaines d'années assis à un bureau en se nourrissant de hamburgers, bref, d'un Américain typique)
_Bonjour, dit Gabriel en affichant un sourire aimable.
_Encore vous ? grogna le sergent. Qu'est-ce que vous voulez ?
_Le détective Mosley est-il rentré ?
_Ouais. Il est dans son bureau, c'est la première porte à gauche.
_Merci.
Gabriel passa le portillon, salua brièvement les autres policiers, et entra dans le bureau de Mosley. Il n'y était jamais allé jusqu'à présent, et le premier mot qui lui vint à l'esprit pour décrire la pièce dans laquelle il se trouvait alors était : un vrai foutoir. Autant Gabriel se permettait de laisser sa chambre dans un état de desordre permanent car il était le seul à y rentrer, et la librairie parce qu'il n'avait pas le choix, autant il pensa que Mosley devait faire un effort de rangement s'il voulait avoir un minimum d'autorité auprès de toutes les personnes qui entraient dans son bureau, policiers ou suspects.
_Oh, c'est pas vrai...soupira Mosley. Quel mauvais vent t'amène là, Knight ?
_Sans doute pas l'envie de voir à quel point tu es ordonné. Blague à part, j'ai quelques questions à te poser.
_Ok, assieds-toi. Mais je te préviens, c'est pas parce que tu es mon meilleur pote que je vais te laisser dire n'importe quoi !
_Trop gentil. Tout d'abord, es-tu sur que les meurtres n'ont aucun rapport avec le Vaudou ?
_Mais il se moque de moi, l'animal ! Tout le monde le dit en long, en large et en travers ! C'est du toc !
Gabriel se tut un instant. Puis il tenta une autre question :
_Et les dessins retrouvés autour des corps ? Es-tu sur que ce n'est pas du Vaudou ?
_Pffff...Pourquoi c'en serait ? C'est jamais que des dessins dans le sable, n'importe qui peut faire ça ! T'y intéresse pas, ça vaut rien !
_Mais je suppose que des policiers méticuleux en ont fait des croquis, n'est-ce pas ?
_Et tu voudrais les voir, c'est ça ? D'accord, je vais demander à l'agent Franks de sortir le dossier. T'auras qu'à lui demander pour qu'elle te le donne.
_Merci, Mosley. Je suis touché par tous les efforts que tu fais pour moi.
_Attends-moi, je reviens. Et ne t'avise pas de toucher à quoi que ce soit, ou je te fais coffrer !
Le détective partit, et son ami ne toucha à rien sur son bureau, pour deux raisons. La première était que si jamais il dérangeait quoi que ce soit, Mosley, habitué à son désordre, le verrait immédiatement. Et la seconde était tout simplement que rien ne l'intéressait : il n'y avait que de la paperasse, des emballages divers et quelques babioles sans valeur pour quelqu'un d'autre que Mosley. Lorsque celui-ci revint, il constata avec satisfaction que Gabriel n'avait pas bougé d'un pouce.
_L'agent Franks, c'est la jeune femme qui manipule les ordinateurs, expliqua Mosley. Va lui parler et elle t'apportera les croquis.
_Ok. Si j'ai d'autres trucs à te demander, tu peux être sur que je reviendrai, assura l'écrivain.
_Alors j'espère que tu as déjà toutes les infos dont tu as besoin, répondit le trentenaire.
En sortant du bureau de Mosley, Gabriel remarqua qu'il n'y avait plus personne au commissariat, excepté le gros sergent et l'agent Franks, une charmante jeune femme de type scandinave.
_Excusez-moi, dit le jeune homme, l'inspecteur Mosley m'a dit que vous pouviez me passer le dossier contenant les croquis des motifs trouvés autours des corps des victimes de l'affaire des meurtres Vaudous...
_Bien sûr, aquiesca la 'policière' en se levant. Je vais vous le chercher.
Le fameux dossier était posé sur le gros meuble en métal qui devait contenir tous les papiers 'intéressants', à savoir des croquis, des rapports d'enquêtes, de perquisitions, d'analyses...Gabriel se dit que son enquête ferait un bond s'il pouvait avoir accès au tiroir dédié aux meutres Vaudous. Malheureusement, les policiers ne seraient sans doute pas d'accord. En tout cas, dès que l'agent Franks lui apporta le dossier et lui dit qu'il était formellement interdit d'en copier le contenu ou de l'emporter, l'écrivain se mit à songer à la meilleure méthode pour les recopier discrètement sur la même page de son carnet que celle qui contenait une reproduction du modèle du lac Pontchartain. Il s'éloigna autant que possible de Miss Franks et du pit-bull, et dessina vite fait-bien fait sur une double page vierge les six motifs (un pour chaque meurtre, et celui du Lac n'y figurait pas), en se promettant de tout remettre au propre plus tard, et salua les deux policiers avant de s'enfuir comme un voleur.
Revenir en haut Aller en bas
megamomo
Admin ~ a little sadistic
Admin ~ a little sadistic
megamomo


Féminin
Nombre de messages : 2046
Age : 30
Passion(s) : : Manga, Japon, embêter les gens, écriture et rp
Humeur ? : Fatigué, heureusement que les calendriers permettent de compter les jours ...
Date d'inscription : 06/06/2006

Feuille de membre
Ton humeur aujourd'hui:

Les péchés des ancêtres - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les péchés des ancêtres   Les péchés des ancêtres - Page 2 I_icon_minitimeMar 2 Sep - 19:36

Fufu ... ça deviens intéressant et on a un suspect ... qui est le coupable ? Bah ... pourquoi tu veux pas me dire ? Aller, juste à moi ... *se prend un panneau illicite*
Revenir en haut Aller en bas
http://rumiko-takahashi.webnode.com
Invité
Invité
Anonymous



Les péchés des ancêtres - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les péchés des ancêtres   Les péchés des ancêtres - Page 2 I_icon_minitimeDim 14 Sep - 17:33

...Je suis censée répondre quoi ?

Chapitre 7 : Histoires de famille

Ne trouvant rien à faire, et pas vraiment emballé par l'idée de réparer de vieux livres, Gabriel décida finalement de modifier ses plans et de se rendre au premier cimetière de Saint-Louis, au nord du quartier Français, là où reposaient son grand-père et ses parents. En fait, c'était plus une sorte de défi qu'il se lançait : à chaque fois qu'il s'arrêtait devant la tombe de ses parents ou projetait de le faire, il se promettait de ne pas pleurer. Et à chaque fois, le simple fait de voir les dates si rapprochées inscrites sur le caveau familial suffisait à lui arracher des larmes. Le premier cimetière de St Louis, situé en plein coeur de la Nouvelle-Orléans, avait quelque chose de déprimant, que tous ceux qui venaient occasionnellement subissaient. Mais ceux qui s'occupaient du nettoyage des allées, comme le vieil homme que Gabriel croisa en entrant, y étaient sans doute habitués. L'écrivain passa devant une tombe couverte d'étranges croix rouge brique, comme une sorte de code. C'était trop bizarre pour qu'il ne s'y intéresse pas. Se retournant vers le vieil homme, il demanda :
_Excusez-moi, monsieur, pourrais-je mettre votre savoir à contribution ?
_Ch'técoute, répondit l'homme d'une voix traînante. J'ai tout mon temps.
Il bougeait comme il parlait : sans se presser, d'une manière qui n'était ni spécialement élégante ni désagréable. La noirceur de sa peau contrastait violemment avec la blancheur de sa barbe de prophète.
_De qui est-ce la tombe ? questionna le jeune Orléanais en désignant celle qui était marquée de croix.
_Ça ? Ch'crois biens qu'c'est la tombe de Marie Laveau. C'est c'que disent tous ceux qui viennent la voir, mais chais pas si c'est vrai.
_Marie Laveau ? Qui était-ce ?
_Une grande reine Vaudou ; c'était surtout la dernière de toutes. De plus en plus on a des gens qui viennent la voir et déposer des offrandes, c'est une sorte de pèlerinage pour les gens du milieu. C'est toujours comme ça avant la nuit de la St-Jean.
On y revient, à cette fameuse nuit, pensa Gabriel.
_C'est une cérémonie Vaudou ?
_En quelque sorte, ouais. Mais j'en sais pas trop là-dessus, ch'connais pas grand'chose sur ces trucs.
_Et...quels genres d'offrandes ?
_Ici, c'est plutôt des trucs inoffensifs, genre des cailloux, des plats de haricots ou des plumes d'oiseau. Mais y a d'autres tombes où j'ai déjà vu des coeurs d'animaux, des tripes et même des organes humains. Des parties de mâle, si vous voyez ce que je veux dire.
_Quelles tombes ? insista l'écrivain.
_Chuis pas du genre à donner des noms. J'encourage pas c'genre d'activité, moi, c'est déprimant pour les familles et j'les comprends.
_Bon...Eh bien merci.
Gabriel ne chercha même pas à aller plus loin car le vieil homme ne lui en apprendrait pas beaucoup plus sur les sujets qui l'intéressaient. Il se dirigea donc vers le gros bloc de marbre dans lequel étaient enfermées les urnes contenant les cendres de plusieurs membres des familles Wright et Knight. Il y avait Harley, Jack et Lisbeth Wright, les parents et la soeur de la grand-mère de Gabriel. Il y avait Harrison Knight, alias Heinz Ritter. Et tout en bas étaient inscrits les noms de Margaret Templeton Knight et Philip Knight. Gabriel resta devant le monument une bonne minute, raide comme les cadavres enterrés tout autour de lui, et finit par repartir. Il s'était mordu la lèvre jusqu'au sang, mais il venait de relever un nouveau défi : après avoir réussi à percer le secret de l'horloge, il avait réussi à ne pas mouiller de larmes la terre devant le caveau des Knight. Un évènement pareil, ça se fêtait. Mais les moyens de Gabriel étaient modestes : il se contenta d'un repas dans un petit resto cajun qui engloutit tout de même un tiers de l'argent que contenait son portefeuille. Cela le changeait tout de même de tous les déjeuners qu'il avait pris à l'oeil chez Stonewall. Le Français avait toujours toléré ce parasite, convaincu qu'un jour il serait un écrivain célèbre et qu'il pourrait payer l'intégralité de "l'ardoise" qu'il avait établie à son nom, mais l'écrivain n'aimait pas abuser ainsi de sa générosité.
Gabriel rentra à la librairie et s'aperçut que Grace n'était pas là, mais que la porte n'était pas fermée à clef. S'il n'était pas question de Grace Nakimura, le libraire fauché se serait vite inquiété, aurait suspecté un enlèvement ou pire...Mais de la part de la jeune Japonaise, c'était absolument normal. Elle revenait chez ses parents le midi pour manger, et il la fermeture de la porte était simplement la seule chose qui échappait à sa maniaquerie. De toute façon, la librairie St-Georges était connue des cambrioleurs comme un endroit inintéressant au possible : il n'y avait rien à voler : ni les livres, parce qu'ils étaient tous trop nuls ou trop abîmés, ni la caisse parce qu'elle était vide, ni quoi que ce soit dans le capharnaüm qui servait de chambre au propriétaire. Des fois, Gabriel se demandait même pourquoi il avait dépensé 30 $ pour que Grace ait un double des clés.
En tout cas, l'après-midi de Gabriel n'eut rien de palpitant : après avoir passé un certain temps à rafistoler de vieux livres pour les rendre présentables, il attendit le retour de son assistante (qui devait avoir trouvé le temps de chercher l'adresse de Malia Gedde) en relisant pour la énième fois 1984, son livre culte. Il aimait se comparer à Winston Smith, sauf qu'il ne modifiait pas le contenu des livres, juste leur apparence, et qu'il ne vivait pas vraiment dans un monde dictatorial, surveillé en permanence. Et il buvait du vrai café. Mais toute la caféine qu'il avait dans le sang ne l'empêcha pas de s'endormir à moitié, avachi sur le bureau de Grace, la seule partie à peu près rangée de la librairie.
Il fut réveillé, après un nombre incertain d'heures, par cette exclamation :
_Qu'est-ce que tu fiches à dormir sur MON bureau ?
_Mmmmh...je lisais.
_Ah, franchement, des fois, je me demande à quoi ça sert que je me décarcasse pour toi ! Bon, écoute-moi bien, Malia Gedde habite au 557 West Ingram, dans le quartier des jardins, à Estate City. Mais je te le répète, tu as visé trop haut. Jamais elle ne recevra un type comme toi.
_Laisse-moi une chance ! Après, promis, je l'oublierai.
_Mouais. Je ne peux pas te croire, mais bon...Allez, bonne chance, Don Juan.
_Bah, je crois que je vais attendre demain...Pour le moment, je crois que je vais songer à dormir.
_Une douche serait aussi une bonne idée. Tu pues la sueur, à force de porter ce gros truc informe en été...
_Tu ne comprendras jamais le style inimitable d'un Knight.
_Je ne crois pas que sentir le fauve, ça attire les filles. En tout cas, c'est pas avec une odeur virile comme celle-ci que tu séduiras Malia Gedde. Combien tu paries qu'elle te fera jeter dehors avant même que tu n'aies frappé à sa porte ?
_...
_Bon, je vois. Tu réfléchiras à tout ces 'détails' tout seul, comme un grand. En attendant, pourrais-tu me faire le plaisir de me rendre mon bureau ? Je ne tiens pas à ce que tu l'imprègnes davantage de ton odeur, ça m'obligerait à te le donner et à m'en racheter un autre.
_Désolé. De toute façon...je crois que je vais aller dormir. Mine de rien, j'ai quand même réussi à faire des choses, aujourd'hui.
_C'est une manière détournée de dire que tu voudrais bien que je m'en aille ?
Gabriel s'apprêtait à dire : "Heu...ouais.", mais le mystérieux 'Schattenjäger' revint hanter ses pensées. Il changea donc son idée et demanda à la place :
_Toi qui es cultivée, est-ce que le mot 'Schattenjäger' te dit quelque chose ? C'est de l'Allemand, mais je n'ai aucune idée de ce que ça peut vouloir dire.
_Mais mince, tu as un dictionnaire d'Allemand ici ! Pourquoi tu ne t'en sers pas ?
_Parce que je suis un gros paresseux. Et si tu ne me supportes plus, tu n'as qu'à t'en aller et fermer la boutique. De toute façon, on ne risque pas d'avoir de la clientèle. Pas aujourd'hui.
_Non. Je veux te vois ouvrir ton dictionnaire pour me convaincre que tu es capable de faire des choses.
_Si ça t'amuse...
Gabriel se leva pour aller dénicher le gros dictionnaire Allemand/Anglais situé, bien entendu, sur la plus haute des étagères de la librairie, et le feuilleta fébrilement. Il y avait 'schassen' (vider), 'schatten' (ombre), shattieren (nuancer), mais pas de Schattenjäger.
_Bon, c'est pas grave, soupira-t-il en remettant l'imposant ouvrage à sa place. Grace, dit-il plus fort, il n'y a pas de Schattenjäger dans ce dico. Alors soit j'ai mal lu...
_Soit ça n'a pas d'importance. Bon, tu as raison, il est temps de se dire au revoir, et à demain.
Grace s'empara de tout son matériel, rassemblé dans une grosse sacoche noire, enfila son manteau et laissa l'écrivain seul. Il y eut un petit moment de flottement, de silence presque absolu, pendant lequel Gabriel remit en ordre dans sa tête les nouveautés de la journée, une sorte de rêve éveillé. Et évidemment, le téléphone alla interrompre sa méditation. Les gens appelaient toujours aux moments où ils dérangeraient le plus, c'était prouvé. Mais justement, le jeune homme aimait les coups de téléphone impromptus, justement parce qu'ils pouvaient être pleins de surprises... Donc, il alla répondre.
_Hallo ? dit à l'autre bout du fil la voix d'un vieil homme, avant même que Gabriel ait pu dire quoi que ce soit.
_Heu...Bonjour.
_Gabriel ?? C'est toi ? s'étrangla l'homme. Il avait vraiment un fort accent allemand.
_Je suis Gabriel Knight, mais vous, qui êtes-vous ?
_Ah, je suis désolé, Gabriel, je suis si pressé que j'en oublie l'essentiel...Je m'appelle Wolfgang Ritter. Je suis le frère d'Heinz, ton grand-père.
_Vraiment ? Et que me voulez-vous ?
_Je...Je ne peux pas te l'expliquer maintenant. Tu dois quitter la Nouvelle-Orléans au plus vite, c'est tout ce qui importe !
_Et pourquoi ? Déjà j'en ai pas les moyens, mais en plus, j'ai aucune idée de ce que vous avez en tête.
_C'est très dur à expliquer, Gabriel...Tu es en danger ici, je le sens, mais je serais incapable de t'en dire plus pour le moment !
_Bien sûr. Écoutez, j'ai déjà assez de soucis comme ça, alors si vous pouviez me ficher la paix avec toutes vos bêtises, ça m'arrangerait !
Et sans se soucier de l'impression déplorable qu'il pouvait donner de lui à son grand-oncle, il raccrocha brusquement. D'accord, ce n'était ni très poli, ni très subtil de sa part, mais l'affaire des meurtres Vaudous le mettait plus sur les nerfs qu'il ne voulait bien l'admettre. Une discussion avec Wolfgang aurait sans doute été riche en enseignements, mais pour le moment, Gabriel se souciait surtout de ses besoins immédiats, autrement dit, trouver quelque chose à manger (facultatif) et surtout, dormir. Décidant de sauter le dîner en compensant le lendemain matin par un solide petit déjeuner chez Stonewall, il enleva ses chaussures et son jean, et s’enfonça dans son matelas épais et mou. Il ne tarda pas à sombrer dans un profond sommeil.


Dernière édition par Angeal le Ven 24 Oct - 11:32, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
megamomo
Admin ~ a little sadistic
Admin ~ a little sadistic
megamomo


Féminin
Nombre de messages : 2046
Age : 30
Passion(s) : : Manga, Japon, embêter les gens, écriture et rp
Humeur ? : Fatigué, heureusement que les calendriers permettent de compter les jours ...
Date d'inscription : 06/06/2006

Feuille de membre
Ton humeur aujourd'hui:

Les péchés des ancêtres - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les péchés des ancêtres   Les péchés des ancêtres - Page 2 I_icon_minitimeDim 14 Sep - 18:12

Hum ... encore une fois, c'est pas mal ^^ Etoo ... je sai sais pas vraiment quoi dire -_-"
Revenir en haut Aller en bas
http://rumiko-takahashi.webnode.com
Invité
Invité
Anonymous



Les péchés des ancêtres - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les péchés des ancêtres   Les péchés des ancêtres - Page 2 I_icon_minitimeVen 24 Oct - 11:33

Chapitre 8 : Un plan douteux.

Au cauchemar habituel de Gabriel s'était ajouté un souvenir douloureux : celui du jour où sa grand-mère lui avait annoncé que ses parents étaient morts dans un accident de voiture, en voulant éviter un animal. Evidemment, dans les rêves, les choses pouvaient vite virer au psychédélique...Après ce rêve aussi étrange que désagréable, Gabriel se réveilla en sursaut avec une terrible envie de vomir. Il voulut faire disparaître toutes ses pensées et sensations désagréables dans le siphon de son lavabo, comme chaque matin, mais il n'en eut pas besoin : la pensée qu'il allait bientôt voir Malia éclipsait tout. Malia, Malia, Malia ! La plus belle femme de la terre ! Elle valait bien quelques efforts d'hygiène, comme une douche minutieuse, un rasage intégral et un changement de vêtements (sans toutefois changer la sempiternelle combinaison jean/T-shirt), et, surtout, quelques coups de peigne. L'écrivain était fier du désordre complet qui régnait dans sa chevelure, alors pour lui, le seul fait d'imaginer se coiffer lui donnait d'ordinaire des boutons.

Lorsque Gabriel fit son entrée dans la librairie, frais comme une rose et souriant comme un bienheureux, Grace le salua en disant :
_Alors ? C'est aujourd'hui le grand jour ?
Comme le jeune homme ne semblait pas l'écouter, elle continua :
_Tu sais ce que tu fais, Gabriel ? Du saut à l'élastique avec un câble électrique. Fais gaffe à la réception.
Toujours aucune réaction. Gabriel faisait semblant de ne pas écouter et lisait le journal. On parlait du meutre du lac Ponchartain et d'une conférence sur les religions africaines à l'université de Tulane, le lendemain à 15h.
_Bon, quelqu'un a appelé hier soir ?
_Voui. Wolfgang.
_L'Allemand ? Qu'est-ce qu'il te voulait ?
Gabriel regretta immédiatement d'avoir fourni à Grace une réponse honnête. A coup sur, la discussion tournerait à l'empoignade si elle apprenait comment il s'était comporté la veille.
_Bof, rien d'intéressant, mentit-il. J'ai pas compris grand-chose...Il était un peu timbré, en fait. Il voulait que je parte, que je quitte la Nouvelle-Orléans. Au plus vite.
_Mouais, c'est louche. S'il rappelle, qu'est-ce que je lui dis ?
_Rien. Tu le laisses parler.
_D'accord. Donc, si j'ai bien compris, tu te lances ?
_Pas tout de suite. J'ai un truc à faire...
Et il partit sans donner davantage de précisions sur le 'truc' en question. En vérité, son "truc" était un plan à l'à-peu-près, malhonnête et imprécis en diable. Il impliquait de se rendre Rue Conti et était basé sur quelques constats simples : le premier, c'était qu'avant Malia, il y avait les domestiques. Le second, c'est qu'en pleine affaire criminelle, un policier a droit à tout, ou presque. Même se rendre chez Malia Gedde. Le troisième, c'était que Mosley exhibait toujours fièrement son badge de policier épinglé à son horrible manteau jaune, et qu'il semblait facile de le décrocher. Le quatrième, c'était que Mosley n'aimait pas la chaleur et qu'au moindre coup de chaud, il enlevait son manteau.
Et petit cinq, ajouta Gabriel en pénétrant dans le commissariat, l'air conditionné est en réparation et l'électricien a abandonné ses outils. Formidable concours de circonstances !
Après avoir vérifié en regardant le pit-bull obèse que le pacte de non-agression tenait toujours, il fit faire un tour aux aiguilles du thermostat de l'air conditionné, poussant la température aux abords de 30° (tant pis si ça fichait en l'air le travail de l'électricien), et entra dans le bureau de Mosley en sifflotant, avec l'expression du type qui prépare une crasse. Et de fait, il préparait une sacrée crasse.
_Salut, Mosley, lança-t-il.
_Te revoilà. Quelle calamité, soupira le détective.
_Calamité ou pas, j'aurais besoin de renseignements. Déjà, y a-t-il du neuf sur l'affaire ?
_Du neuf, non. Mais j'ai tout un tas d'infos à te fournir, si tu es gentil.
_Comme quoi ?
_Déjà, assieds-toi.
Gabriel obéit. Il fallait attendre que son stratagème fasse effet, et tant qu'à faire, se documenter sur cette sale affaire.
_Je suppose qu'on a toujours aucune idée de l'identité des meurtiers ?
_A ton avis ? Non, sinon on les aurait déjà bouclés.
_C'est d'une logique imparable, avoua l'écrivain. Tu as...des soupçons ?
_Nan. Ecoute, Gabe, ça pourrait être n'importe qui à la Nouvelle-Orléans. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'on a relevé une vingtaine d'empreintes de pieds différentes. Il y a donc au moins vingt personnes qui sont présentes sur la scène du crime.
_Et...à part des empreintes de pieds et les victimes, que trouve-t-on sur le lieu du crime ?
_Du sang. Venant de la victime, bien sûr, mais aussi du sang d'animal. Souvent de poulet, parfois de chèvre. Y a aussi de la cire de bougie. Cire ordinaire, d'après les experts. Et des fibres, souvent du coton. Mais par endroits, on a trouvé des poils de léopard.
_Et on est sûrs que c'est du léopard ? demanda Gabriel, étonné, en pensant au léopard qui hantait ses cauchemars.
_Les experts en sont presque certains.
_Ceux-là mêmes qui disent que l'aspect vaudou n'est qu'une mise en scène ?
_Recommence pas avec ton truc ! C'est faux, faux et archi-faux de chez faux, mets-toi ça dans le crâne une bonne fois pour toutes !
_Bon, d'accord.
La chaleur commençait à se faire sentir. Mosley fut le premier à en subir les effets : il poussa un juron bien senti et enleva son manteau. Gabriel ne tarda pas à l'imiter.
_Saleté de clim' ! grommela le flic. On dirait que l'électricien l'a encore plus déréglée !
Gabriel se tut un instant. Afin de ne pas paraître suspect aux yeux de Mosley, il reprit son interrogatoire :
_Et les victimes ? Qu'y a-t-il à dire dessus ?
_Toutes plus ou moins liées au milieu Vaudou. Des hommes et des femmes d'âge divers, mais aucun Orléanais. Elles ont toutes eu le coeur arraché par une sorte de long couteau, plutôt un poignard ondulé d'après le coroner. La plupart des victimes n'ont pas attendu de se faire larder pour crever. Sur les sept, cinq sont mortes de crise cardiaque quand elles avaient encore un coeur. Les coeurs, justement, personne ne les a retrouvés. Pfuit, disparus.
_Mouais. Mieux vaut ne pas imaginer ce qu'ils en font.
Gabriel resta un moment silencieux, avant de se décider à mettre à exécution son plan.
_Est-ce que je peux avoir du café ? demanda-t-il.
_Mince, j'avais oublié ton addiction à la caféine...Bon, d'accord. Mais t'avise pas de toucher à quoi que ce soit, ou tu es mort !
_Je serai sage comme une image, promit Gabriel.
Cependant, de la part de Gabriel Knight, une promesse ne valait pas grand-chose, et Mosley ne l'avait toujours pas compris. Heureusement pour l'écrivain, qui alla s'emparer du badge de son ami dès que celui-ci fut parti. Lorsqu'il revint, un gobelet de café à la main, il ne se doutait apparamment de rien (et Gabriel le connaissait assez pour savoir qu'il n'était pas doué pour simuler).
_Tiens, grommela-t-il en tendant le gobelet rempli au trois-quarts de café très noir à son ami.
Gabriel s'empara du verre de plastique, le vida d'un trait, et le posa sur le bureau de Mosley en affichant un petit sourire.
_Merci, dit-il. Je te le rendrai au centuple.
_Bon, t'as d'autres questions ?
_Pas encore. Merci pour tout !
A nouveau, il quitta le commissariat avec autant de précipitation que d'excitation. Le temps que Mosley comprenne le rôle qu'il avait involontairement joué dans cette affaire, le fouineur serait déjà loin. Au 557 West Ingram, par exemple.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Les péchés des ancêtres - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les péchés des ancêtres   Les péchés des ancêtres - Page 2 I_icon_minitimeVen 14 Nov - 20:44

Il semblerait que ma seule lectrice m'ait lachee...tant pis, je continue !

Chapitre 9 : Un etrange interrogatoire (desolee pour l'absence d'accents, je suis toujours sur mon clavier americain...)

Le quartier des Jardins etait le quartier le plus chic de la Nouvelle Orleans. Et sans Malia, jamais Gabriel n'aurait imagine qu'il allait un jour passer devant les superbes maisons de style colonial jusqu'a trouver le 557 West Ingram, qu'il allait attacher sa moto a un reverbere qui eclairait les riches Creoles et les stars amoureuses de la culture Cajun...Il se sentit un peu intimide par l'ambiance lourde, figee qui caracterisait ce quartier, meme s'il gardait la tete haute. Jamais il n'oserait admettre que lui, l'audacieux Gabriel Knight qui aimait a faire des entorses aux regles et aux conventions, faillit prendre la mesure du fosse qui le separait de Malia. Faillit, car encore une fois il se remit a penser a ses yeux bruns, et oublia ses angoisses, meme au moment de passer les lourdes grilles de metal qui ceinturaient la propriete Gedde, meme au moment de frapper a la porte avec l'espoir stupide que Malia elle-meme lui ouvrirait...l'arrivee d'un majordome tres distingue, au regard condescendant, le fit soudain revenir a la realite, et il glissa furtivement la main dans sa poche pour s'assurer que l'insigne de Mosley s'y trouvait bel et bien.
_Oui ? fit le domestique. Un tres net mepris percait dans sa voix : il avait vu que Gabriel n'appartenait pas a la sphere des millionnaires (et Gabriel n'avait fait aucun effort pour l'aider a penser le contraire).
_Je voudrais voir Mademoiselle Gedde, repondit l'ecrivain avec aplomb.
_Avez-vous une invitation ?
_Non, dit calmement Gabriel, et sa voix baissa d'un ton. Je suis le detective John Mosley, en charge de l'affaire des meurtres Vaudous.
Tout en disant cela, il avait sorti de sa poche la petite plaque de metal au nom de Mosley, et la montra au majordome.
_Bien, monsieur, je vais voir si Mademoiselle Gedde peut vous recevoir. Veuillez attendre ici, s'il vous plait.
Quoi, il a peur que je salisse les tapisseries ? pensa le faux detective, mais il se consola en regardant le jardin. Impeccable, pas une herbe plus haute que l'autre, meme pas au pied des arbres plus que centenaires soigneusements alignes. La, tout n'etait qu'ordre et beaute, luxe calme et volupte, comme dirait Baudelaire, meme si Gabriel ne voyait pas comment associer ordre et volupte.
Le majordome revint, et annonca que Mademoiselle Gedde acceptait de recevoir celui qu'elle prenait pour un policier. Gabriel dut se mordre les joues pour ne pas hurler de joie. Il allait revoir Malia, peut-etre pour la derniere fois si elle decouvrait la supercherie, mais qu'importe ! Pendant au moins une minute elle allait etre la, en face de lui, elle, la plus belle femme de la terre...Et lorsque Gabriel la vit assise dans un gros fauteuil de cuir, dans une grande piece avec pour seul eclairage un feu de bois, il la trouva mille fois plus belle que lorsqu'il l'avait entr'apercue a travers une vitre fumee.
_Bonjour, detective, dit-elle de sa voix douce.
_Bonjour, Mademoiselle Gedde, repondit Gabriel, en faisant tout son possible pour garder un ton de voix neutre.
Malia l'invita a s'asseoir dans un fauteuil en face du sien, et l'ecrivain obtempera. La lumiere du feu faisait briller une partie de son visage et enveloppait l'autre d'une aura exotique, mysterieuse.
Afin de ne pas attirer la mefiance de Malia par son silence contemplatif ou ses regards insistants diriges vers ses yeux magnifiques, il attaque tout de suite :
_J'ai cru comprendre que vous passez souvent du cote du Lac Ponchatrain.
_En effet. J'aime beaucoup ce lac. Il semble si...pur.
_Et...ces derniers jours, n'avez-vous rien remarque de suspect ?
_Non. En tout cas, jamais je n'aurais imagine qu'il y aurait un meurtre ici...Dites-moi, detective, avez-vous une piste en ce moment ?
_Eh bien...pour etre franc, non. Pratiquants Vaudous ou pas, ces hommes sont insaisissables.
_Pourtant, les journaux disent que chaque scene de crime regorge d'indices.
_Oui, mais ils ne sont pas toujours utilisables. Souvent, tout est si brouille que meme Sherlock Holmes en personne pietinerait...
Gabriel se savait doue pour le mensonge, mais il n'aurait jamais imagine pouvoir jouer avec tant de naturel le role de Mosley. Enfin, pour le moment, c'etait plutot un avantage. Cependant, il ne savait pas trop que dire de plus a Malia, mais il ne voulait pas pour autant mettre un terme a l'entrevue.
_Pourriez-vous...m'en dire un peu plus sur vous-meme ? demanda-t-il courtoisement.
_On dirait un journaliste. Etrange, de la part d'un policier...
_Vous etes toujours si discrete vis-a-vis des journaux...et je vous assure que je ne repeterai rien de ce que vous me direz.
_Tres bien, je suppose que je n'ai pas le choix.
_Si cela vous gene de parler de vous, parlez-moi au moins de votre famille.
_Cela vous surprend que l'une des plus riches familles americaines soit noire ?
_Non ! Enfin, si, mais, ce n'est pas parce que...je veux dire, que vous soyez noire, rouge, jaune ou verte, je m'en moque...mais j'aimerais savoir comment votre famille est arrivee au sommet, ou presque. Il ne vous manque plus que la presidence !
_La presidence ? Ce sera plus long a venir, detective. Je ne crois pas que les clivages du passe soient oublies. Pour moi, tous les presidents des des Etats-Unis seront blancs et ce jusqu'a ce que la majorite cesse de ne regarder que la couleur de la peau. Apres tout, la richesse, c'est autre chose que le pouvoir politique. Des le moment ou vous valez plus de cent mille dollars, tout le monde se moque de la couleur de votre peau.
Le cynisme allait mal a Malia, mais Gabriel n'osa pas le faire remarquer ouvertement. Il prefera donc devier 'discretement' la conversation vers un autre sujet.
_Etes-vous nee a la Nouvelle-Orleans ? questionna-t-il.
_Oui, comme tous les Gedde depuis 1850. La Nouvelle-Orleans est vraiment la seule ville des Etats-Unis ou une famille noire aurait pu se creer une influence des la fin de l'esclavage...
_Mais la Lousiane n'etait-elle pas un Etat partisan de l'esclavage ?
_Je ne vois pas ou est la contradiction. La Nouvelle-Orleans est la ville du Vaudou, detective, et cette affaire nous le rappelle de maniere violente. Grace au Vaudou, la communaute noire etait alors bien plus puissante que dans les etats soi-disants partisans de l'egalite...Et cessez donc de me regarder ainsi, vous me mettez mal a l'aise.
_Toutes mes excuses ! Mais ce sont vos yeux...jamais je n'ai vu une telle couleur. Un tel brun...on dirait un oeil de tigre. Celui qui mettra cette couleur en bouteille fera fortune.
_C'est une observation interessante, mais je doute qu'elle ait un rapport avec votre enquete.
_Un bon detective sait ce qui a un rapport, affirma Gabriel, mais en voyant deux petits plis se dessiner au-dessus des sourcils de Malia, il sut que c'etait fini.
_Dites-moi la verite, ordonna la jeune femme, confirmant les craintes de son interlocuteur. Vous n'etes pas detective, n'est-ce pas ?
Gabriel baissa la tete, et laissa Malia continuer.
_Maintenant, ca me revient. Vous etiez avec les policiers, mais vous n'agissiez pas comme eux. Et puis je me souviens que c'est l'autre homme qui a dit s'appeler Mosley.
_...C'est vrai, je ne suis pas detective, avoua Gabriel. Mon nom est Gabriel Knight, et je travaille avec le detective Mosley sur un livre...
_Taisez-vous ! J'ai horreur des menteurs, M.Knight. Que les choses soient claires : je vous laisse partir, mais n'essayez pas de me revoir ou je me verrai forcee d'appeler la vraie police !
A nouveau, Gabriel baissa piteusement la tete. Il ne trouvait vraiment rien a repondre qui ne risquerait pas d'aggraver son cas.
Malia appela son majordome, et Gabriel se fit presque jeter dehors a coups de pied. Sa premiere vraie rencontre avec Malia Gedde avait ete un vrai fiasco, mais il ne desesperait pas : un jour, Malia...Un jour...Dans une semaine, un mois ou un siecle, mais je sais que nous nous reverrons...
En attendant, il n'avait plus rien a faire dans le quartier des Jardins, et l'atmosphere du West Ingram commencait a le rendre malade. Pour se changer les idees, il decida d'aller s'instruire aupres du Docteur John, au Musee du Vaudou.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Les péchés des ancêtres - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les péchés des ancêtres   Les péchés des ancêtres - Page 2 I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Les péchés des ancêtres
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WE GROW :: Multimédia :: vos fictions :: Fan fiction :: Fan fictions abandonnées-
Sauter vers: