Une passion

Le contact si significatif avec les touches, le timbre des cordes, raisonnant dans la pièce. Une mélodie envoutante qui se dessine. Un bémol dérapant. Des années de travail. La connaissance et l'intimité acquise avec son instrument si grande que seule l'oreille agit, corrige. Des partitions, comme un langage privilégié, entre le musicien et l'instrument.
Le pointillisme acquis part l'habitude, qui pousse à recommencer, encore et encore, jusqu'à la perfection. Jouer des pièces intarissables, comme immortelles. Des compositeurs dont les noms féeriques sonnent encore aujourd'hui, et l'interprète, éphémère, ne fait qu'emprunter à l'Histoire ses plus belles notes.
Lorsque la partition elle même semble devenir inutile, intermédiaire superflu, laissant alors place au dialogue que seuls le musicien et l'instrument peuvent envisager. La connaissance si poussée que l'œuvre semble différente, apparaissant sous un jour nouveau, ouvrant de nouvelles portes à l'auditeur.
Un rapport de tant de supériorité, vis à vis de celui qui subit, impuissant, la volonté de l'exécutant, qui manie les notes et créé l'envie, insinue sentiments et désirs. Puis la dernière note résonne alors, conclusion d'un moment de grâce tant travaillé. Aboutissement d'heures et d'heures de répétitions, de déchiffrage, d'années de travail et de doutes. Les applaudissements sonnent comme la meilleure des récompenses, et pourtant, c'est bien la satisfaction d'avoir donné vie à des notes qui prime, le sentiment d'avoir fait quelque chose de beau. Le sentiment que la persévérance, le temps passé, les doutes et la crainte, que rien de tout cela n'a été vain.
Le rideau se baisse, et il faut retourner travailler. Retrouver les touches familières, découvrir tant de choses encore.
Oui, c'est pour ça que je fais du piano. Que cet instrument à une place immense dans ma vie, et ce depuis 10 ans maintenant.

Je pense que ce court essai (je ne sais pas vraiment comment en parler, quelque part, ça peut être une "fiction" mais en même temps, j'ai l'impression que ça serait mal de lui donnait ce nom) prend encore plus d'intensité en écoutant de la musique classique.

En tout cas, c'est très beau et ces quelques lignes sont pleines d'intensité, tu prouves qu'on peut dire beaucoup avec peu, c'est plutôt magnifique je trouve (ouais, plutôt et magnifique dans la même phrase. Pourquoi pas ! Je fais ce que je veux, licence poétique).

En tout cas, j'aime beaucoup. Il y a beaucoup de calme et de sentiment, ça donne envie d'aller écouter du classique, ça transmet vraiment quelque chose.